Sous la direction de ce jeune ingénieur de 35 ans, l’opposition a joué ses cartes avec un certain brio. Elle a organisé des «assemblées de voisins» qui ont libéré la parole et préparé les manifestations de mercredi. Elle a aussi pris langue avec les militaires, leur promettant une amnistie s’ils se désolidarisaient des dirigeants chavistes. Mercredi, Juan Guaido semblait jouer son va-tout en se proclamant «président en exercice» dans l’attente de futures élections. Une décision aussitôt reconnue par le président Donald Trump qui appelait ses collègues du monde entier à en faire de même.
Car ce face-à-face vénézuélien s’inscrit bien dans un contexte international qui le rend plus périlleux encore. Mis en quarantaine par l’Occident et une bonne partie de ses voisins latino-américains, le Venezuela joue notamment un rôle croissant dans la nouvelle guerre froide qui oppose la Russie et les Etats-Unis. Ici, pas question pour Moscou d’expliquer sa présence dans le pays en mettant en avant d’éventuels liens «naturels», comme le font les admirateurs de Vladimir Poutine en regard de ses agissements en Ukraine ou en Syrie. Soutenir le régime chaviste répond à de purs intérêts de grande puissance, affichés d’ailleurs comme tels à Moscou, avec une bonne dose de cynisme.
Source : Le Venezuela et ses deux présidents – Le Temps
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