Bruxelles s’y est repris à deux fois en moins de vingt-quatre heures pour faire parler d’une seule voix les Vingt-Huit sur le Venezuela. Avec à chaque fois le même résultat: un échec. La tentative de lundi matin destinée à souder les États membres autour d’une déclaration commune donnant au président autoproclamé Juan Guaido la légitimité pour organiser des élections présidentielles a fait long feu. Tout comme la précédente qui avait été initiée dans la journée de dimanche avant d’être interrompue… lundi matin.

Dans l’après-midi, au cours d’une conférence de presse, Federica Mogherini a eu cette phrase désabusée: «Cela fait longtemps que j’ai arrêté de me demander si les événements allaient me faciliter la tâche. Je fais mon travail et c’est tout.»

La déception de la chef de la diplomatie européenne est peut-être d’autant plus grande que c’est l’Italie, son pays, qui a bloqué à nouveau le processus alors même que le ministre de l’Intérieur italien et homme fort de la Ligue, Matteo Salvini, avait décidé de se ranger à la position de Bruxelles en dépit de sa proximité avec le Kremlin. Mais le Mouvement 5 étoiles campe sur ses positions. Redoutant l’«ingérence» de l’Europe, ses chefs de file appellent à un dialogue avec le président vénézuélien Nicolas Maduro. «Poser des ultimatums, imposer des sanctions […], c’est ouvrir la voie à une intervention militaire», a déclaré Alessandro Di Battista, l’un des dirigeants du M5S. «Le Mouvement 5 étoiles et ce gouvernement ne reconnaîtront jamais quelqu’un qui se proclame de lui-même président», a-t-il ajouté.

Source : Venezuela : les Vingt-Huit restent divisés


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