A plus de 4.000 mètres d’altitude, mousses, lichens et oiseaux colonisent peu à peu les vestiges du dernier glacier de la Cordillère des Andes vénézuélienne : la fonte des neiges, accélérée par le réchauffement climatique, suscite le désarroi, mais ouvre aussi des champs d’observation uniques pour les scientifiques.

Selon des données compilées par des scientifiques vénézuéliens qui cherchent à documenter les effets du changement climatique, le glacier de Humboldt, situé sur le pic du même nom au sein de la Sierra Nevada de Mérida, dans l’ouest du Venezuela, aurait perdu plus de 99 % de sa surface depuis 1910.

« Pour les habitants de Mérida, c’est très triste, très difficile », reconnaît auprès de l’AFP la scientifique Alejandra Melfo, membre du projet « Dernier glacier du Venezuela » lancé par l’Institut de sciences environnementales et écologiques de l’Université des Andes (ULA), en partenariat avec la chaîne National geographic.

Mais « c’est extrêmement intéressant pour un scientifique d’avoir la possibilité d’observer comment la vie apparaît progressivement sur la roche » mise à nu par la fonte de la glace, ajoute la physicienne qui a participé à plusieurs expéditions sur le terrain.Le glacier du pic Humboldt (4.940 mètres), du nom du naturaliste allemand Alexander von Humboldt (1769-1859) qui a traversé une partie du Venezuela et émis l’hypothèse que le climat peut être modifié par l’homme, est le dernier des cinq principaux glaciers tropicaux du pays sud-américain.

S’il disparaissait, le Venezuela pourrait être le premier pays du monde à voir s’effacer tous ses glaciers.

Source : Au Venezuela, le glacier tropical de Humboldt « meurt » et « laisse la vie » émerger – Le Point