Au Venezuela, la journaliste et romancière Milagros Mata-Gil, 70 ans, et le poète Juan Manuel Muñoz, 74 ans, sont tous les deux dans le viseur de la justice, accusés d’« incitation à la haine » après la publication d’un texte dénonçant un mariage fastueux, organisé sans respect des gestes barrières.
Le 31 mars, la journaliste Milagros Mata-Gil avait prévenu ses proches, sur le réseau social Facebook, indiquant que les forces de l’ordre s’étaient présentées à son domicile en son absence. Quelques heures plus tard, un nouveau message, indiquant cette fois une garde à vue, aux côtés du poète Juan Manuel Muñoz.
« Moriche [surnom du poète, NdR] et moi sommes en prison ce soir, et serons présentés demain devant la justice. Pour incitation à la haine envers Tarek Saab », indiquait alors Milagros Mata-Gil. Au cours de cette audience préliminaire, les deux prévenus avaient finalement obtenu plus d’informations sur les faits reprochés.
Un article est en cause, diffusé notamment sur le réseau social WhatsApp : celui-ci, intitulé « Fête mortelle », décrivait l’organisation d’un mariage fastueux, fin février 2021, au Club Sirio de Lechería, non loin de Puerto La Cruz. Et le non-respect total des gestes barrières et autres consignes de prudence sanitaire : une semaine plus tard, racontait l’article, cliniques et hôpitaux se trouvaient submergés de patients infectés par la Covid, avec 600 admissions en quelques jours.
Parmi les invités de cette « fête mortelle », soulignaient Milagros Mata-Gil et Juan Manuel Muñoz, le procureur général Tarek Saab, un proche du président Nicolás Maduro, comme le suggèrent des vidéos de l’événement diffusées sur internet.
Source : Venezuela : deux écrivains accusés d’“incitation à la haine”