Des manifestants arrachent un arbre mort sur un terrain vague et le traînent jusqu’en pleine rue pour édifier une nouvelle barricade dans l’est de Caracas, théâtre des heurts entre jeunes et forces de l’ordre vénézuéliennes depuis trois semaines.
Non loin de là, d’autres jeunes s’emparent de plaques de tôle ou d’antennes paraboliques qui leur serviront de bouclier pour une nouvelle nuit d’affrontements avec les forces antiémeutes. Ce soir, aux pierres et cocktails Molotov répondront une fois de plus gaz lacrymogènes et tirs de chevrotine.
Ignorant les appels de l’opposition à manifester pacifiquement contre le gouvernement de Nicolas Maduro, ils sont quelques dizaines à défier chaque soir les forces de l’ordre à Caracas, imitant leurs camarades de l’université de San Cristobal (nord-ouest) qui ont initié le mouvement voici un mois.
Désormais rodés à l’insurrection urbaine après trois semaines de lutte, les manifestants anti-gouvernement de la capitale expliquent avoir tiré de nombreux enseignements des actions de leurs homologues d’Ukraine ou d’Egypte.
« Nous avons appris à fabriquer des boucliers en regardant les autres manifestations » sur internet, témoigne cigarette au bec Adam, un étudiant de 24 ans.
Parmi leur arsenal, figurent des lance-pierres géants ou encore les « miguelitos », tuyaux parsemés de clous qu’ils jettent sous les roues des véhicules policiers pour en faire éclater les pneus.
Lorsque les camions équipés de canon à eau apparaissent, les jeunes projettent de la peinture sur les vitres. Dans leurs masques, bricolés à l’aide de bouteilles d’eau, ils placent des chiffons imbibés de vinaigre pour contrer les effets des gaz lacrymogènes.
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