Le #Metoo vénézuélien, #yositecreo (Moi je te crois), a vu le jour en avril avec l’apparition de témoignages de victimes d’agressions sexuelles.
«L’abus sexuel au Venezuela est normalisé dans une société patriarcale» et conservatrice, estime Abel Saraiba de l’ONG Cecodap de protection des mineurs. «La violence sexuelle est loin d’être en régression, elle est même en hausse». Selon le procureur général du Venezuela Tarek Saab, il y a eu 8450 inculpations et 1676 mandats d’arrêts pour des crimes ou délits sexuels depuis sa prise de fonction en 2017, pour une population de 30 millions d’habitants.
«On voit que les choses bougent. Les gens prennent conscience» de certaines «dynamiques d’abus» considérées comme normales jusqu’ici, précise Abel Saraiba. À l’époque, après des attouchements par un musicien alors qu’elle avait 12 ans, Carmela avait fini par penser que les baisers forcés et les caresses sans consentement étaient normaux. «C’est comme ça que CA se passe» dans les fêtes, pensait-elle. Les violences sexuelles sont passibles de 12 ans de prison au Venezuela mais le délai de prescription est d’un an seulement.
Source : #Metoo – Au Venezuela, les langues se délient sur les abus sexuels – Le Matin