Arrivée en France en 2018, Paola Salazar Santos a participé au développement de l’association UniR qui aide les exilés à intégrer une université. UniR a été incubée chez SINGA.
Trouver du travail quand on est étranger. Voilà qui n’est pas de tout repos en France. Paola Salazar Santos, vénézuelienne, pose ses bagages à Paris, après des études en Belgique. Commence alors un chemin de croix : « En France, il faut absolument avoir des expériences françaises. Et si tu n’en a pas, c’est compliqué. C’est comme si tu n’avais jamais travaillé », se remémore-t-elle.
Huit mois de laborieuses recherches, mais qui lui ont permis d’acquérir une certitude : elle travaillera dans le secteur associatif. Grâce à des personnes qu’elle connait, elle rencontre en mars 2018 Camila Rios Armas, une autre vénézuélienne qui venait de fonder l’association UniR quelques mois auparavant. L’idée : accompagner les réfugiés qui souhaitent intégrer l’université en leur proposant des rendez-vous individuels et des ateliers. À ce moment-là, le Venezuela se trouve toujours dans une impasse politique et vit la plus grande crise migratoire que l’Amérique latine ait connue : « je me suis rendu compte que cette cause que portait Camila était aussi la mienne. Je m’y suis identifiée », explique Paola. Un combat d’autant plus personnel que certains membres de sa famille, docteurs ou comptables, ont connu un déclassement professionnel après avoir eux aussi immigrés.
40 % des réfugiés en France possèdent le bac. Elle y voit une injustice : pourquoi doivent-ils prendre le premier travail venu et pourquoi ne leur permet-on pas de choisir la profession qu’ils souhaitent ?
UniR en est à ses prémices. Camila lui propose dans un premier temps de devenir bénévole. Paola accepte, et signe le début d’une belle aventure.
Parce que ce bébé qu’est UniR, elle va l’adopter comme s’il s’agissait du sien. « J’ai vu un potentiel énorme dans l’association. Je faisais des journées entières en tant que bénévole. » Sa marotte, la recherche de financements, élément essentiel à ce moment-là pour permettre la croissance de la structure. Été 2018, UniR rejoint le programme d’incubation de l’association SINGA. Il permet à des entrepreneurs exilés de développer leurs projets associatifs ou entrepreneuriaux. Pour UniR, l’occasion de créer du réseau, de s’approprier des outils essentiels pour l’association, mais aussi d’obtenir une adresse dans les locaux de SINGA.
Qui dit adresse, dit possibilité d’employer des services civiques. C’est ce que va devenir Paola en octobre 2018. Elle va alors se charger de la structuration de l’association : « À l’époque, nous avions un document excel qui ne marchait pas bien. J’ai donc fait une formation en code HTML pour créer un wiki, un site web collaboratif. »