Dimanche 9 janvier 2022, les électeurs de l’état de Barinas sont appelés à rejouer l’élection du gouverneur de novembre dernier. Le candidat de l’opposition, qui avait été donné en tête d’une courte avance par l’autorité électorale, a vu sa candidature invalidée après l’annonce des résultats.
Le 21 novembre 2021, le parti au pouvoir au Venezuela, le PSUV raflait la mise en remportant 19 des 23 états du pays à l’occasion des élections locales qui se tenaient ce jour-là. Mais un résultat est venu gâcher la fête, celui de Barinas, état du centre du pays, qui a vu naitre Hugo Chavez, l’ex président, père de la révolution bolivarienne. Ce résultat donnait une courte avance à Freddy Superlano, candidat de la table de l’opposition (MUD). Désavouant le conseil national électoral, le tribunal de Justice, contrôlé par le camp présidentiel, a jugé qu’il n’aurait pas dû figurer sur le bulletin de vote en raison d’une sanction administrative imposée en août et découlant de son travail en tant que législateur entre 2015 et 2020.
Ce dimanche 9 janvier 2022, les électeurs sont donc appelés à rejouer le scrutin. « Une élection symbolique dans cet état qui n’est pas le plus peuplé, qui n’est pas le plus décisif pour l’état » souligne notre invité, Thomas Posado, docteur en Sciences Politiques à l’Université Paris 8, spécialiste du Venezuela. Il nous rappelle que dimanche les électeurs auront à départager notamment deux nouveaux candidats : Jorge Arreaza pour le PSUV, « un poids lourd du chavisme, il a été longtemps ministre, 4 ans aux affaires étrangères, dépêché a Barinas pour essayer de garder dans le giron de la majorité gouvernementale alors qu’il n’habite même pas dans cet état comme le réclame les lois vénézuéliennes », et Sergio Garrido pour la MUD. « L’enjeu est incertain » rappelle Thomas Posado qui s’interroge « est-ce que toutes ces manœuvres vont indigner la population de Barinas et ainsi favoriser une victoire de l’opposition, ou bien vont-elles donner l’impression que le scrutin est pipé, que le vote n’est pas démocratique, favorisant l’abstention massive et donc la victoire de Jorge Arreaza ?».