«Lutte contre la contrebande», clame un panneau sur le pont qui enjambe la rivière Tachira, entre les villes d’Urena et Cucuta, qui marque la frontière entre le Venezuela et la Colombie. En contrebas, deux hommes, avec d’énormes sacs sur le dos, traversent le cours d’eau, sans que les policiers des deux pays ne bougent le petit doigt. Les contrebandiers ne font rien pour se cacher ou se presser, l’un d’eux a pris le temps d’enlever ses chaussures et de retrousser son pantalon.

La frontière de 2000 km entre les deux pays sud-américains a toujours été poreuse, alimentant contrebande et passages clandestins par les célèbres «trochas», les sentiers illégaux. Sa fermeture officielle, en 2019, en raison des tensions politiques entre Caracas et Bogota, a fait exploser le phénomène et provoqué une chute vertigineuse de l’activité économique côté vénézuélien, souligne Daniel Aguilar, ex-président du patronat de l’État du Tachira. Près de 3500 entreprises et usines ont été rayées de la carte. «Rien que dans la zone, on a perdu 70’000 emplois», souligne-t-il.

Source : Amérique du Sud – Contrebande sans gêne à la frontière entre le Venezuela et la Colombie – Le Matin