L’historien Olivier Compagnon estime que Nicolas Maduro, le successeur d’Hugo Chavez, pourrait ne pas être à la hauteur de la gestion de la crise politique.
« La défaite est difficile pour l’opposition car Henrique Capriles a fait une très bonne campagne et l’horizon de la reconquête du pouvoir est en 2019. Il y a, entre-temps, les municipales en 2014, les législatives en 2015 et la possibilité d’un référendum révocatoire en 2016. L’opposition a les moyens de réunir les signatures nécessaires à la convocation d’un référendum révocatoire, mais elle pourrait être échaudée par l’expérience de celui de 2004. L’opposition était sûre de remporterce référendum, or elle a perdu et a contribué ainsi à renforcer le chavisme.
L’opposition n’a pas intérêt à jouer la guerre civile larvée. Elle a déployé beaucoup de moyens non démocratiques au début des années 2000 qui ont eu pour résultat de la décrédibiliser et de consolider le chavisme. Aujourd’hui, elle dispose d’une chance énorme : elle a trouvé un vrai leader en la personne de Henrique Capriles et elle s’est recrédibilisée à l’international en acceptant le jeu démocratique. A terme, elle peut reconquérir le pouvoir car il y aura forcément une usure du chavisme. Son intérêt stratégique est donc de jouer le jeu démocratique et demiser sur une victoire aux législatives de 2015 car Maduro pourrait ne pas être à la hauteur. »
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