Nicolas Maduro, un ancien chauffeur d’autobus venu à la politique par le syndicalisme, est à 50 ans un vétéran du chavisme, président par intérim du Venezuela et grand favori pour succéder le 14 avril à son mentor Hugo Chavez . C’est ce fidèle parmi les fidèles, haute stature et moustache brune, qui, la gorge serrée, a annoncé le décès du président, le 5 mars. Il répète depuis régulièrement qu’il « n’imaginait » pas que Hugo Chavez puisse disparaître, et encore moins que lui-même serait peut-être son successeur. Désormais gardien de la Révolution et garant de l’unité du chavisme en l’absence du dirigeant charismatique, il affirme que « si quelque chose nous unit, c’est l’amour pour Chavez (…) Et tous, nous accomplissons les ordres du président Chavez, à commencer par moi ».
Des analystes soulignent sa capacité à naviguer parmi les différentes tendances du chavisme, son caractère conciliant et sa grande capacité à négocier. Mais depuis qu’il a commencé à exercer de fait le pouvoir, il a durci le ton à l’égard de l’opposition et des« ennemis de l’intérieur et de l’extérieur », reprenant à son compte la rhétorique chaviste. Sa cible favorite demeure le candidat de l’opposition, le gouverneur Henrique Capriles, qualifié de « prince de la bourgeoisie parasite ».
« Il est évident que Maduro veut consolider son pouvoir ». Il a adopté « une stratégie de radicalisation et d’intimidation visant des rivaux internes et externes », estimait récemment l’analyste politique Luis Vicente Leon.
A l’instar de son mentor, il multiplie les apparitions publiques et les discours fleuve, s’imposant comme le nouveau visage de l’exécutif. S’il est loin d’afficher l’éloquence et le charisme de son père en politique, les observateurs s’accordent à reconnaître ses progrès. Pour le politologue et professeur d’Université Ricardo Sucre, Nicolas Maduro« est le choix des (dirigeants cubains Fidel et Raul) Castro », très proches de Hugo Chavez. L’historienne Margarita Lopez Maya souligne pour sa part « la fidélité » du« meilleur porte-parole » international du gouvernement Chavez, dont il a parfaitement adopté le discours « anti-impérialiste » et le soutien à des régimes controversés, comme l’Iran, la Libye ou la Syrie.
Elevé dans le quartier de classe moyenne de Los Chaguaramos, à Caracas, où il a milité dès le lycée, Nicolas Maduro a également suivi une année de sciences politiques à Cuba. Il est marié à Cilia Flores, autre figure du chavisme et procureur général de la République.
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