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Non loin du tombeau de Hugo Chavez à Caracas, une noria de camions défilent dans un fracas assourdissant: avant la présidentielle de dimanche, les «comités civils» marquent leur territoire, déterminés à défendre à tout prix la révolution du «Comandante».

 

Au «23 de enero», bastion historique de la gauche sur les hauteurs de la capitale, ces groupes d’habitants, soutiens inconditionnels de l’ancien homme fort du Venezuela, règnent chacun sur une partie du quartier, parfois organisés en milice armée.

 

Un seul mot d’ordre: sonner la mobilisation pour Nicolas Maduro, dauphin désigné par Chavez avant d’être terrassé par le cancer le 5 mars dernier, et favori du scrutin, face au chef de l’opposition Henrique Capriles.

 

«Si l’impérialisme essaie de nous attaquer, nous sommes prêts à répliquer par tous les moyens. Nous sommes des soldats de la révolution ! », lance à l’AFP Alexi Barnique, un agent de sécurité de 45 ans, avant de rejoindre la caravane où de nombreux partisans, dont plusieurs enfants, arborent des tenues paramilitaires.

 

Guérillas urbaines agissant dans la clandestinité avant l’arrivée au pouvoir du président défunt il y a 14 ans, ces «comités civils» ont désormais pignon sur rue et gèrent les «missions bolivariennes» du gouvernement, les programmes sociaux financés par l’inépuisable rente pétrolière du pays.

 

«On ne va pas faire tomber 50 ans de capitalisme en 14 ans de révolution, il faut continuer. Et si ce sale type passe, je ne lui donne pas huit mois avant d’être renversé», clame Yarithza Mota, une institutrice, membre du comité «La Libertad», à l’adresse du candidat de l’opposition.

 

Centres de santé où opèrent des médecins cubains, salles de classes dotées d’ordinateur, ateliers, terrains de sport et de jeux: tout passe par ces fidèles du régime qui assurent aussi la sécurité dans les rues, lors de rondes quotidiennes, un thème sensible dans ce pays au taux d’homicides record pour l’Amérique du sud (16.000 meurtres pour 29 millions d’habitants en 2012).

 

Plus radicaux encore, certains «comités», comme celui de la Piedrita, entraînent des groupes armés, cloîtrés dans un quartier protégé par des grilles rouges et truffé de caméras de surveillance.

Toutefois les débordements de certaines milices, souvent accusées par l’opposition de donner le coup de poing à Caracas, préoccupent certains habitants.

 

Même les membres officiels de la «milice bolivarienne», une réserve de civils, créée par Chavez en 2003 après le coup d’Etat avorté, et qui collabore avec les «comités civils», partagent ce constat. «Certaines personnes s’attribuent des prérogatives qui ne leur appartiennent pas», commente pudiquement l’un d’eux sous couvert de l’anonymat.

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