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« La campagne électorale est très courte, elle se joue sur l’émotion plus que sur des programmes », explique José Antonio Gil, de l’institut Datanalisis. M. Capriles tente de rabaisser son adversaire, qui se pose en fils d’Hugo Chavez, au rang de simple imitateur. « Nicolas, sois sérieux, petit », a-t-il lancé dimanche, après que M. Maduro a évoqué l’existence d’un complot visant à l’assassiner.

 

M. Capriles s’est moqué une fois du petit oiseau que « Maduro a dû avaler puisqu’il l’a dans la tête ». Le 2 avril, le candidat chaviste avait raconté publiquement que l’ancien président lui était apparu sous la forme d’un petit oiseau venu virevolterautour de lui dans une église. L’anecdote a fait des gorges chaudes sur lesréseaux sociaux.

 

Sur Twitter, humoristes professionnels et amateurs se sont déchaînés. Mais M. Maduro a récupéré l’affaire à son avantage en faisant du sifflement de l’oiseau – qu’il imite fort bien – le cri de ralliement de sa campagne. « J’en arrive à medemander si cette histoire de l’oiseau n’était pas un coup de marketing politiquesavamment calculé », s’interroge Alexandro, un étudiant venu manifester.

 

Menu sous le soleil de plomb, M. Capriles improvise un long discours. Il parle de la patrie, d’avenir et de réconciliation nationale. Les propositions concrètes sont rares. Peu importe, la foule applaudit. « Je suis la solution aux problèmes du pays, répète-t-il. Le leadership ne s’hérite pas. Il se construit. »

Selon M. Gil, « l’opposition est capable d’organiser des gigantesques manifestations. Mais faute d’organisation et de travail sur le terrain pour s’occuperdes problèmes des gens, elle ne mobilise pas les électeurs comme le fait le gouvernement, qui dispose d’une légitimité et d’un réseau national sans égal. La politique a changé au Venezuela ».

 

La politique a tellement changé que l’équipe de campagne de M. Capriles a pris le nom de « Commando Simon Bolivar ». Jusqu’à présent, les termes militaires et le nom du héros de l’indépendance sud-américaine étaient de l’usage exclusif d’Hugo Chavez. Et le candidat d’opposition porte souvent le survêtement tricolore que l’ancien président avait rendu célèbre.

 

Dimanche, les conseillers en image de M. Capriles lui ont même suggéré demettre une chemise rouge vif, couleur de la « révolution bolivarienne ». Le candidat a finalement préféré le bordeaux. Pour l’analyste Oscar Schemel, « l’opposition, en reprenant à son compte les symboles chavistes, commet une grave erreur de stratégie ». M. Aveledo, lui, justifie la décision : « Notre projet est un projet d’union nationale. C’est une façon de l’exprimer. »

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