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Au lendemain de l’élection présidentielle du 14 avril, la dernière chaîne de télévision vénézuélienne qui soutient ouvertement l’opposition va changer de main. Le propriétaire, Guillermo Zuloaga, a expliqué dans une lettre lue par son fils Carlos à ses 500 employés: «Nous ne sommes pas viables économiquement parce que nos revenus ne couvrent pas nos besoins, nous ne sommes pas viables politiquement parce que nous nous opposons à un gouvernement tout-puissant qui veut nous voir mourir, nous ne sommes pas viables juridiquement parce que notre concession va se terminer et les autorités ne montrent aucune volonté de la renouveler.»

 

Nicolas Maduro, président par intérim et candidat chaviste à la succession d’Hugo Chavez, ne cesse d’accuser les «médias au service du grand capital» de donner une image tronquée de son pays, comme si rien n’avait changé depuis le coup d’État qui visait à renverser le président Chavez en 2002, au cours duquel Globovision et Radio Caracas TV (RCTV) avaient ouvertement soutenu les putschistes. Pourtant le paysage audiovisuel vénézuélien s’est considérablement transformé depuis. La chaîne RCTV n’a pas obtenu le renouvellement de sa concession en 2007 et a aujourd’hui disparu. De son côté, le gouvernement a créé plusieurs chaînes de télévision. Et si deux autres chaînes privées existent, Televen et Venevision, leur ligne éditoriale s’est considérablement transformée, après notamment la médiation de Jimmy Carter, qui a réussi à mettre d’accord Hugo Chavez et Gustavo Cisneros, propriétaire de Venevision. Seule Globovision a retransmis le mois dernier la déclaration de candidature à la présidentielle d’Henrique Capriles, le principal concurrent de Nicolas Maduro.

 

Le repreneur officiel de Globovision est Juan Domingo Cordero. Banquier ayant fait faillite au début des années 1990, il s’était exilé aux États-Unis pour revenir en 1999, soit un an après l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez. Il a rapidement refait fortune et est aujourd’hui le principal actionnaire de l’une des plus importantes compagnies d’assurance du pays, La Vitalicia. Il est considéré comme appartenant à la «bolibourgeoisie», la bourgeoise bolivarienne. C’est un proche d’Alejandro Andrade, ancien président du Trésor, un poste important dans un pays où l’accès aux devises est limité par un strict contrôle des changes.

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