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Le spécialiste de la critique des médias Armand Mattelard fut surpris de voir que ses homologues universitaires de Caracas (les Pasquali, etc..) qui dans les années 70  dénonçaient la propriété capitaliste des médias, dénoncent aujourd’hui le… totalitarismede gouvernements de gauche qui osent démocratiser un champ médiatique écrasé par le quasi-monopole privé. Comment comprendre que des intellectuels qui se disaient «marxistes» tournent le dos à un extraordinaire processus de changement ?

Il ne faut pas être grand sociologue pour lire dans ce retournement de veste l’égoïsme d’une élite (de droite comme de gauche) qui monopolisait le capital culturel et qui aujourd’hui vomit la peau brune et les cheveux crépus qui déboulent dans les amphithéâtres, les imprimeries, les théâtres, les télévisions, les studios de cinéma. Le Venezuela est le troisième pays d’Amérique Latine en nombre de lecteurs, plus de la moitié de la population y étudie. Cela enrage les Pasquali et les Paranagua d’ici et d’ailleurs de devoir céder leur billet d’avion à des mères de famile nombreuse qui étudient l’économie pétrolière.

 

Un des rares intellectuels de l’époque qui comprit le sens de l’Histoire sans devenir réactionnaire, ce fut Julio Cortázar. Lorsque « le Monde » mena campagne contre la révolution sandiniste des années 80, fabriquant (déjà !) un totalitarisme qui n’existait pas, il répliqua par un texte génialement intitulé « les pieds de Greta Garbo». Le «Monde » se garda de le publier. Peu importe. Pour le grand cronope argentin, la Seine se jetait déjà dans l’Orénoque.

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