Succès du chavisme ou arme électorale ? Malgré les doutes sur leur gestion et leurs objectifs, les nombreux programmes sociaux mis en place au Venezuela par l’ancien président Hugo Chavez (1999-2013) ont fait reculer la pauvreté et seront maintenus quel que soit le vainqueur de la présidentielle du 14 avril.
Je n’ai pas le moindre doute que cette bêtise de la politique vénézuélienne (qui consistait à) détourner le regard des principaux problèmes de la population est terminée. C’est le grand héritage de Chavez, affirme à l’AFP Luis Pedro España, chercheur et docteur en sociologie.
Depuis son arrivée au pouvoir, en 1999, et surtout après 2003, sur les conseils de son mentor cubain Fidel Castro, le gouvernement de Hugo Chavez a multiplié les missions sociales, dans l’éducation, la santé, le logement, notamment dans les quartiers pauvres urbains, et favorisé jusqu’aux droits des communautés indigènes ou des personnes âgées.
Ces missions, financées par les ressources pétrolières du pays disposant des plus importantes réserves de brut au monde, ont beaucoup fait pour les nombreuses victoires électorales du président Chavez, décédé d’un cancer le 5 mars, et restent intimement liées à sa personne.
Le combat contre la pauvreté et l’exclusion a été en tête des priorités du président. La qualité de vie de nombreux vénézuéliens s’est améliorée et il se sont sentis respectés en tant que personnes. Seulement, les gens ne pensaient pas que l’Etat leur donnait mais que Chavez leur donnait, une pension ou une bourse, et ceci est terriblement destructeur (d’un point de vue) institutionnel, précise à l’AFP l’historienne Margarita Lopez Maya.
Selon la Commission économique de l’ONU pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepal), la pauvreté touchait moins d’un Vénézuélien sur trois (27,8%) en 2010 contre un sur deux (49,4%) en 1999, et l’extrême pauvreté environ un sur dix (10,7%) contre deux sur dix (21,7%) en 1999. Le pays compte presque 29 millions d’habitants.
Mais lorsque l’on compare les énormes ressources financières dont disposait le gouvernement avec les résultats obtenus, il est évident que l’on aurait pu faire plus s’il y avait eu une volonté politique pérenne et plus efficace, relativise Marino Alvarado, responsable du Programme vénézuélien d’éducation-action en droits de l’homme (Provea, une ONG locale).
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