Quasi béatifié, l’ancien président est l’inspirateur omniprésent de Nicolas Maduro pour la présidentielle du 14 avril prochain
Il est partout. En civil, bras tendu vers l’avenir, sous le slogan «Pa’lante» («en avant») des placards publicitaires géants qui s’étalent en haut des immeubles de la capitale. En uniforme, béret rouge et tenue de combat, sur les pancartes brandies par les participants aux rassemblements organisés par le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV, au pouvoir) en soutien à Nicolas Maduro, président par intérim et candidat à la prochaine élection présidentielle. Sur les écrans des télévisions d’Etat, qui repassent en boucle ses innombrables discours. Dans le quartier 23 de Enero, où il repose, une petite chapelle construite à la hâte pour recueillir les offrandes des dizaines de milliers de Vénézuéliens qui viennent toujours lui rendre hommage a été baptisée Saint-Hugo-Chavez-du-23.
Cette quasi-béatification précoce de l’ancien chef d’Etat – qui avait pris soin de désigner son dauphin en décembre – porte ses fruits politiques dans un pays à forte tradition catholique. A Isaias Medina, un humble quartier de l’ouest de la capitale accroché à flanc de colline, Maruja, qui attend le bus dans la rue Popular, arbore un tee-shirt jaune à l’effigie du PSUV. Dans le dos, l’inscription «Chavez, je le jure, mon vote est pour Maduro» se détache en lettres rouges. «Je vais voter pour Nicolas, car notre «comandante» nous a demandé de le faire. Il est maintenant auprès de Dieu et je le remercie, je le vénère pour tout ce qu’il nous a donné», explique Maruja, pourtant réservée sur le successeur pressenti: «Il n’a pas le charisme du président, je le sens moins proche de nous.» Elle votera en sa faveur par «devoir de fidélité» envers Chavez plus que par conviction.
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