Alors qu’on assiste aux premiers signes de réchauffement des relations entre les États-Unis et le Venezuela, un fonds luxembourgeois propose de racheter les parts de 41 obligations du pays d’Amérique latine détenues par des investisseurs européens pour mieux peser dans les négociations à venir.

Cinq ans après la mise en défaut de paiement du Venezuela, la situation est toujours dans l’impasse. La dette était devenue abyssale au fur et à mesure que le cours du pétrole a chuté de 2013 à 2016 pour atteindre 160 à 200 milliards de dollars. Tous ceux qui détenaient de la dette vénézuélienne se retrouvent pris au piège.

On a appris cette semaine une initiative «luxembourgeoise» – initiée par le CEO d’IlliquidX, Célestin Amore, spécialisé dans la négociation de titres en difficulté, en défaut et dans les investissements de capital-investissement en redressement ou en difficulté sur les marchés mondiaux.

Fin décembre, une société de Guernesey, Canaima Capital Management avait créé au Luxembourg une filiale Canaima Capital Luxembourg, qui a elle-même mis en place un fond à 50 millions de dollars: Canaima Fund Lux. Ce fond veut échanger, contre un seul ticket, les 41 obligations vénézuéliennes détenues par des investisseurs européens. Ces derniers ont jusqu’au 31 décembre pour y souscrire. Objectif: permettre d’entamer des poursuites en justice contre les autorités vénézuéliennes ou, a minima, d’avoir leur mot à dire dans la restructuration de la dette.

De nombreuses obligations souveraines du Venezuela sont proposées à 4-7 cents pour un dollar, tandis que la plupart des obligations émises par PDVSA (la pétrolière appartenant à l’État vénézuélien) sont à 1-2 cents, selon les indications de prix de Refinitiv et des négociants en dette en difficulté.

Source : Blocage au Venezuela: un fonds s’organise au Luxembourg | Paperjam News