Un groupe de femmes de Caracas, qui n’avaient jamais pris de photos auparavant, ont redécouvert grâce à leur téléphone, les lieux quotidiens du quartier où elles vivent, qui leur étaient « cachés ». La vision de ces jeunes femmes, âgées de 15 à 30 ans, a été recueillie lors de l’atelier-exposition « Huit femmes 100 % San Agustín : regards qui embrassent », dont le résultat a été exposé au Centro Cultural Parque Central, près de leur quartier de San Agustín à Caracas.
L’expérience relevait du défi. Les participantes n’avaient aucune expérience préalable de la photographie pour créer des compositions, tirer des portraits, jouer avec la lumière ou saisir le paysage de la capitale. L’espace de création fut l’endroit où elles ont grandi et vivent aujourd’hui : le quartier populaire de San Agustín, bastion de la culture afro-vénézuélienne et patrimoine musical et architectural de la ville. Voir, regarder, enregistrer l’image de leur espace de vie, outre la possibilité de le donner à connaître, est une manière de se l’approprier et de dissiper les stéréotypes sociaux, racistes, qui existent sur les quartiers populaires, leurs espaces et leurs habitants.
Source : Le Venezuela au fond des yeux : « Je pensais que la photographie était réservée aux hommes »