La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et son organisation membre au Venezuela, Provea, publient aujourd’hui un rapport dénonçant les graves violations du droit à l’alimentation dans le pays. Le nouveau rapport, intitulé « On ne joue pas avec la nourriture. Graves violations du droit à l’alimentation au Venezuela », montre comment la détérioration institutionnelle et démocratique de l’État vénézuélien, tout comme les politiques publiques, ont engendré de graves violations du droit à l’alimentation depuis 2016.

Le rapport de 72 pages, issu d’une mission d’enquête menée par une équipe multidisciplinaire en 2021, dénonce le manque d’accès aux produits alimentaires de base pour la grande majorité de la population vénézuélienne. Il est publié une semaine après l’annonce du président Nicolás Maduro d’une reprise des négociations avec l’opposition.

Le rapport souligne que le gouvernement vénézuélien a l’obligation de prendre des mesures pour lutter contre la faim, dès lors qu’il a ratifié le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels en 1978, qui reconnaît le droit à l’alimentation. Après de nombreuses années de silence, le gouvernement conduit par Maduro a commencé à reconnaître la gravité de la crise. La mise en place en 2019 d’un processus de dollarisation informel et d’une libéralisation ciblée a limité les pénuries alimentaires ; toutefois de nombreux produits alimentaires restent inabordables pour la majorité de la population, dont les revenus sont en bolivars et non en dollars.

La pauvreté a augmenté de façon exponentielle, atteignant 94,5 % de la population en 2021. Au cours des six dernières années, le produit intérieur brut (PIB) du Venezuela s’est contracté de plus de 80 %, représentant l’une des contractions économiques les plus brutales de l’hémisphère hors contexte de conflit armé.

Source : Venezuela : la FIDH et Provea dénoncent de graves violations du droit à l’alimentation