La file d’attente de voitures s’étend sur plusieurs kilomètres le long d’une voie rapide dans un quartier populaire de Caracas. « Si vous arrivez à 9h du matin vous serez servi le lendemain vers midi. Si je veux faire le plein, ça me prend une journée entière et je dois rester toute la nuit sur place. Le lendemain, je ne peux pas travailler parce que je serai trop fatigué. Et il arrive que quand c’est mon tour, ils annoncent qu’il n’y a plus d’essence ».

Libardo Ocopio est chauffeur de taxi. Ses faibles revenus l’obligent à faire le plein dans les stations services subventionnées par l’État où le carburant se paie en Bolivar, la monnaie vénézuélienne. Dans ces stations, les automobilistes n’ont le droit qu’à 120 litres par mois. Si ce quota est atteint, ils doivent se tourner vers le deuxième type de stations services à Caracas : ici pas de files d’attente, l’essence se vend en dollars américains. « Pour faire le plein, vous devez avoir 20 à 35 dollars ».Une somme hors de portée pour la majeure partie des familles vénézuéliennes qui ne gagnent pas plus que 10 dollars par mois.

Source : Au Venezuela, pour faire le plein d’essence, il faut une journée entière