La photographe vénézuélienne Fabiola Ferrero a reçu le prix Carmignac du photojournalisme lors du festival « Visa pour l’image », qui se tient jusqu’au 11 septembre à Perpignan, pour son travail sur la débâcle économique de son pays et la lente disparition de la classe moyenne.
« Tout mon travail, au cours des cinq dernières années au Venezuela, a eu un ton très nostalgique, de deuil, pour avoir perdu non seulement des proches, parce qu’ils ont dû quitter le pays, mais aussi de perte de la chose la plus fondamentale : la normalité que nous connaissions », a-t-elle confié à l’AFP lors d’un entretien téléphonique.
Environ 60 images composent le projet, fruit de cinq années de travail, dont six mois financés par le prix Carmignac, doté de 50 000 euros. Une partie de ce travail sera exposée en octobre à Paris, a-t-elle annoncé.
Fabiola Ferrero, 30 ans, montre dans sa série le délabrement des endroits emblématiques du Venezuela, comme les lotissements construits pendant des décennies par la compagnie pétrolière d’État PDVSA, quand ses milliers de travailleurs œuvraient pour le secteur-clé du développement du pays.
Plus de cinq millions de Vénézuéliens ont depuis dû quitter leur pays à cause de la crise économique et sociale. Autrefois l’un des plus riches d’Amérique latine, le pays a maintenant besoin d’une aide humanitaire que l’ONU a commencé à distribuer en 2019.