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Disposant des premières réserves de pétrole au monde, le pays importe la quasi totalité de ce qu’il consomme. Mais les dollars manquent, principalement en raison d’un contrôle rigoureux des changes instauré par les autorités il y a une décennie pour limiter la fuite de capitaux.

 

Ce contexte, conjugué aux strictes contraintes imposées aux importateurs, place les Vénézuéliens face à de graves problèmes d’approvisionnement. L’indice des pénuries a été évalué à 19,4%, par la Banque centrale, alors que l’inflation avoisine les 20% depuis plusieurs années.

 

Le gouvernement de Nicolas Maduro, qui tente de maintenir à flots le salaire minimum – de nouveau revu à la hausse de environ 390 à 430 dollars en septembre -, attribue ce le double fléau inflation/pénuries aux spéculateurs qui selon lui stockent pour faire flamber les prix. Mais la dévaluation de plus de 30% du bolivar décidée en février (de 4,3 à 6,3 pour un dollar, ndlr) pour permettre de réduire le déficit fiscal du pays n’a pas aidé à juguler la fièvre inflationniste.

 

Plusieurs économistes locaux, tels Asdrubal Oliveros de l’institut Econoanalitica, invoquent pèle-mêle la faible production nationale, les expropriations menées par les autorités, le double taux de change (le dollar au marché noir atteint jusqu’à cinq fois le change officiel) et la pénurie de devises.

 

Pour amortir le coup porté aux portefeuilles des Vénézuéliens, les gouvernements de Hugo Chavez (1999-2013) et de son héritier politique Nicolas Maduro, élu en avril, ont imposé un contrôle des tarifs des denrées de base telles que le riz, la viande, le lait, le poulet, le sucre, le café et l’indispensable farine de maïs nécessaire à la préparation des «arepas», pain garni constituant le plat traditionnel local.

 

Ont également été créés les Mercal: marchés à prix subventionnés par la manne pétrolière qui permettent à de nombreux Vénézuéliens de joindre les deux bouts.

 

«C’est moins cher ici», explique Justo Buenaver, un gardien de 58 ans qui vient de faire ses emplettes dans un Mercal du centre de Caracas. «Ailleurs je paie la douzaine d’oeufs 35 bolivars (5,5 dollars au change officiel) alors qu’ici je paie 28 (4,4 dollars) ou moins».

 

A côté, Gabriela de Goitia, 73 ans, regrette de n’y avoir pu trouver du poulet ni du sucre. «La vie est difficile», souffle-t-elle.

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