L’économie est un sujet sensible, car comme pour tous les thèmes publics au Venezuela, chaque camp blâme l’autre de tous les maux : pour l’opposition, c’est la faute aux nationalisations mal gérées, au vol pur et simple des devises par les enchufados (« pistonnés ») du gouvernement, et pour les chavistes, l’opposition est accusée de propager des rumeurs pour créer des mouvements de panique et décrédibiliser le gouvernement, et ils accusent d’autre part les sociétés privées de générer de la spéculation.
Et dans le contexte d’un pays socialiste toujours en plein milieu de la « révolution bolivarienne », c’est tabou de parler économie, on est vite taxé de capitaliste, d’impérialiste ! Ce qui compte au Venezuela, c’est avant tout la patrie, le peuple.
Comme je le mentionnais avant, il existe deux taux de change. Il y a un taux officiel de 7,5 Bs pour 1 euro, qui est en réalité bien en-dessous de la valeur réelle de la monnaie mais qui est contrôlé par l’État, et un taux du marché noir, qui est en constante augmentation et qui est aujourd’hui de 44 Bs pour 1 euro (il était de 18 Bs pour 1 euro en janvier !).
Ceci est dû à l’inflation démesurée et aux dévaluations, qui font que la monnaie vénézuélienne vaut chaque jour un peu moins cher.
Pour cette raison, les Vénézuélien-ne-s cherchent à « investir » dans les monnaies étrangères, comme le dollar ou l’euro, qui sont beaucoup plus stables ; et comme l’attribution de monnaie étrangère est contrôlée par l’État (voir plus bas), ils « achètent » donc des euros ou dollars au marché noir pour placer leur argent, comme un vrai investissement.
Évidemment, chaque système a ses défauts, et vous imaginez bien que celui-ci ouvre la porte à des milliers de magouilles possibles, entre ceux qui ont des comptes à l’étranger, les expatrié-e-s qui sont payé-e-s en euros ou dollars, ou même simplement les touristes qui viennent en vacances au Venezuela et qui changent leur argent à un taux beaaaucoup plus avantageux pour eux.
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