See on Scoop.it – Venezuela
Caracas est l’une des villes le plus dangereuses du monde, les gangsters sont devenus de véritables icônes de la culture populaire. Le culte des « Santos Malandros » (Saints gangsters) témoigne du morcellement de rites – loin du diktat des « religions traditionnelles ». Le culte des « maladros » trouve ses origines dans la Santeria vénézuélienne, elle-même amenée de Cuba par des exilés de la révolution cubaine. La Santeria se base sur l’axe de « sainte trinité » conformé par Maria Lionza, le Negro Primero et l’Indien Guaicaipuro. Selon l’anthropologue vénézuélien Francisco Franco, « les célèbres “santos malandros” font partie d’un phénomène plus large appelé “âmes miraculeuses”. Parmi celles-ci, on trouve des personnes comme des politiciens, des paysans, des guérisseurs et même des inconnus qui ont connu une mort tragique ».
L’apparition de ces pseudo-icônes religieuses a pris sa source dans la crise du modèle social, un modèle de plus en plus défaillant, basé sur le seul pétrole et la seule richesse d’une élite. Le Venezuela a connu un processus de restructuration et de désintégration qui a touché toutes les échelles de la société. La classe populaire a acquis plus de poids politique en s’intégrant à la démocratie participative. Cependant, une certaine « classe », composée en grande majorité de jeunes hommes, a répondu à l’opulence des classes aisées avec une violence en croissance exponentielle.
De la même manière, les institutions traditionnelles ont été remise en question, car elles n’incarnaient pas les valeurs qu’elles professaient. Il s’agit en premier lieu des politiciens corrompus, ensuite des forces de l’ordre -aussi malignes et démoralisées que les criminels et qui ne représentaient aucunement une figure de protection fiable.
Les croyants se sont éloignés de l’Église catholique, qui n’a pas pu – ou su – apporter les réponses adéquates aux mutations sociales de la fin du XXe siècle. Le culte des« malandros » cherche à répondre aux questions telles que la violence, le droit et la justice. Pour les Vénézuéliens, il s’agit de créer de nouvelles entités morales qui puissent s’adapter aux nouveaux conflits sociaux.
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