Caracas a réagi de manière très virulente à l’accueil réservé par Bogota au chef de l’opposition vénézuélienne, Henrique Capriles Radonski. Ce dernier, qui conteste le résultat de l’élection présidentielle du 14 avril, a été reçu par le président colombien Juan Manuel Santos.
Au Venezuela, Diosdado Cabello, président de l’Assemblée nationale et rival du président Nicolas Maduro, a accusé le président colombien de « mettre une bombe sur les bonnes relations » entre les deux pays, qualifiant M. Capriles de « fasciste et assassin ».
Le ministre Elias Jaua a menacé de retirer le Venezuela des négociations de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Poursuivant l’escalade verbale, M. Maduro a accusé tout l’Etat colombien de conspiration en vue de renverser le gouvernement vénézuélien. Jusqu’alors, la cible de la théorie du complot en vogue à Caracas était l’ancien président colombien Alvaro Uribe, accusé de vouloir assassiner M. Maduro.
L’apaisement entre Bogota et Caracas aura duré presque trois ans, mais n’a pas survécu à la disparition du président vénézuélien Hugo Chavez. Ce dernier avait qualifié de « nouveau meilleur ami » le président Santos, lors de son investiture, en août 2010.
La réconciliation entre Caracas et Bogota constituait un tournant pour le conflit armé colombien, à l’origine des tensions entre les deux voisins. M. Uribe accusait le Venezuela d’être la base arrière des FARC. De son côté, Hugo Chavez critiquait le droit de suite que s’étaient arrogé les Colombiens au-delà des frontières pour poursuivre les FARC. L’attaque d’un camp de la guérilla en Equateur par l’armée colombienne, en 2008, avait déclenché un branle-bas de combat au Venezuela et une crise diplomatique régionale.
La réconciliation entre le Venezuela et la Colombie avait favorisé une évolution des FARC, dont la direction finit par chercher à nouer le dialogue avec le gouvernement Santos. Les négociations de paix, engagées à La Havane en novembre 2012, avancent laborieusement, pendant que les combats continuent sur le terrain. Le Venezuela et le Chili y jouent le rôle de simples « accompagnateurs », tandis que la Norvège et Cuba assument la responsabilité de « garants » des pourparlers.
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