Nicolas Maduro se souvient qu’il n’a pu prononcer un mot des heures durant quand Hugo Chavez lui a annoncé qu’il devrait diriger le Venezuela si sa santé ne lui permettait plus de le faire. Aujourd’hui, le chef de l’Etat par intérim assure être « préparé » et garantit que « la révolution est unie », à quinze jours de la présidentielle.
« Je n’ai jamais espéré cela. Jamais. Mais c’est très émouvant et surprenant qu’un chef que nous aimions tous et que nous avons toujours soutenu avec loyauté te dise à un moment donné : +Ecoute, je vais me faire opérer et il y a trois scénarios : le premier, c’est que je ne survive pas à l’opération, le deuxième c’est que ça soit compliqué, et, dans ces deux cas, il te revient d’assumer la direction+ » du pays, explique dans un entretien avec l’AFP M. Maduro, candidat à la succession d’Hugo Chavez, mort le 5 mars des suites d’un cancer.
Désigné par le défunt président, alors malade, pour poursuivre son projet de « révolution bolivarienne », Nicolas Maduro, interrogé dans l’Etat de Barinas (ouest), dément les rumeurs de division au sein de la majorité. Il insiste sur sa légitimité et affirme disposer de l’appui de tout le gouvernement.
« Il y a eu une réaction d’unité très forte. Maintenant, nous avons des relations de réelle fraternité à un niveau que nous n’avions jamais atteint. La direction politico-militaire de la révolution est unie dans un même sentiment de peine et d’amour pour Chavez. Si quelque chose nous unit, c’est l’amour pour Chavez (…) Et tous, nous executons les ordres du président Chavez, à commencer par moi », explique-t-il.
Conscient de la profonde division politique dans le pays entre partisans et adversaires de Chavez, M. Maduro, généralement considéré comme plus conciliant que son mentor, même s’il recourt à une phraséologie très radicale au cours de cette campagne, assure qu’en cas de victoire, dès le 15 avril, il « approfondira le dialogue avec tous les secteurs qui veulent débattre et travailler ».
Les piliers du programme de M. Maduro ne diffèrent pas de ceux sur lesquels reposait la politique d’Hugo Chavez : consolider l’indépendance, bâtir le socialisme vénézuélien et contribuer à la mise en place d’un monde multipolaire.
Au niveau local, il a mis l’accent sur la lutte contre l’insécurité, un des grands échecs de 14 années de chavisme dans un pays qui affiche un taux d’homicides record en Amérique du Sud (55 pour 100.000 habitants en 2012, selon le gouvernement) et près de huit fois supérieur à la moyenne mondiale.
« Vaincre la violence est une question prioritaire, nous voulons bâtir une société socialiste de paix, avec de très hauts niveaux d’égalité sociale », explique-t-il.
Il apparaît évident que cet homme à la haute stature et à la moustache épaisse, dont l’éloquence n’était pas le principal atout, se sent de plus en plus à l’aise dans les rassemblements de masse, mais il admet qu’il ne parvient pas à s’habituer à sa nouvelle situation qu’il n’avait « jamais imaginée ».
See on tempsreel.nouvelobs.com
En savoir plus sur veneSCOPE
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.
