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En cette semaine sainte, les vendeurs ambulants amassés autour des églises vénézuéliennes vendent cierges, vierges et images religieuses à l’effigie d’Hugo Chavez. On y voit l’ex-président en saint, baigné d’une lumière céleste. « Hugo Chavez, Christ des pauvres », dit l’une d’elles. A Caracas, dans le quartier populaire du 23 de Enero où repose la dépouille du chef de l’Etat mort le 5 mars, un modeste petit autel a été inauguré, jeudi 28 mars, en l’honneur de « saint Hugo Chavez ».

Inutile de dire que le culte agace les dignitaires de l’Eglise catholique. D’autant que le président par intérim et candidat présidentiel, Nicolas Maduro, n’hésite pas à enjouer. « Nous nous déclarons les apôtres d’Hugo Chavez, les apôtres de la cause du Commandant », lançait M. Maduro le 18 mars. L’héritier désigné du « leader éternel de la révolution bolivarienne » est donné gagnant dans les sondages pour l’élection du 14 mars. L’opposition accuse M. Maduro d’instrumentaliser la mémoire d’Hugo Chavez, de le déifier pour dissimuler ses propres carences.

En évoquant « la foi de laquelle nous ne devons pas nous éloigner », le cardinalJorge Urosa Saviño, archevêque de Caracas, a cru bon de rappeler à l’occasion de l’homélie du mercredi saint que « la religion catholique n’est pas guidée par un être humain, mais par Jésus. Aucun gouvernant ni aucun homme, si aimé soit-il, ne peut être égalé à Jésus-Christ ». Et de rappeler : « Le plan religieux doit être différencié du plan socio-politique. »

Sur le terrain, certains prêtres se montrent plus compréhensifs. Sur la chaîne publique TVT, le Père Numa Molina, de la paroisse de San Francisco à Caracas, soulignait que « le président Hugo Chavez a été un prophète qui a fait entendre sa voix en faveur des peuples oubliés et exclus du monde ».

 

En bisbille avec la hiérarchie catholique, Hugo Chavez n’avait jamais dissimulé son admiration pour le Christ, « grand révolutionnaire » et « premier socialiste de l’histoire ». La maladie l’avait rendu plus croyant encore. « Donne-moi ta couronne, Christ, donne-la- moi que je saigne, donne-moi ta croix, donne-moi cent croix, mais donne-moi la vie », implorait-il publiquement, il y a un an exactement.

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