Le gouvernement vénézuélien du président par intérim Nicolas Maduro, successeur désigné d’Hugo Chavez et qui se présente à la présidentielle le 14 avril prochain, lance lundi 23 mars 2013 un nouvel organisme chargé de répartir les devises: le SICAD (Système complémentaire d’accès aux devises). Il remplace le SITME supprimé début février quand le bolivar a été dévalué de plus de 40%. Le pays connaît le contrôle des changes depuis 2003 et importe la plus grande partie de ce qu’il consomme. L’accès aux devises est donc un élément essentiel de la vie économique du pays. Depuis septembre 2012, les organismes gouvernementaux chargés de distribuer des dollars ont pratiquement cessé leur activité. Il semble que le coût de la campagne présidentiel d’Hugo Chavez, réélu triomphalement le 7 octobre 2012 mais décédé depuis, ait été si élevé que les autorités peinent à assurer l’approvisionnement en devises des acteurs privés.
Depuis le 8 février, pour obtenir des devises, il n’existe que deux circuits: le Cadevi et le marché noir. Pour obtenir des devises de Cadevi, il faut présenter un dossier complexe qui détaille notamment toutes les opérations récentes de l’entreprise et surtout il faut fournir un certificat de non production nationale. Ces formalités prennent au moins deux mois et surtout exigent le recours à des services spécialisés, écartant ainsi les petites et moyennes entreprises. Jusque début février, le SITME permettait d’accéder à des devises à un prix supérieur de 20 % au taux officiel de Cadevi, mais avec des démarches simplifiées. Sa suppression a mis dans une situation inextricable beaucoup d’entreprises, et surtout a provoqué des pénuries et une poussée inflationniste, les importateurs se fournissant en devises sur le marché parallèle où le dollar s’échange à 3, 4, voire 5 fois le taux officiel de Cadevi qui est de 6,3 bolivars pour un dollar depuis le 8 février. Quand à Cadevi, ces paiements sont de plus en plus retardés, ce qui est en train de refroidir de nombreux fournisseurs. «Le système Cadivi est grippé, explique un importateur. Il y a une priorité pour les médicaments et la nourriture. Mais même pour ces produits, les délais pour recevoir les dollars sont passés de 30 à 200 jours.»
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