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Après la disparition du « Comandante », son dauphin, Nicolas Maduro, est le favori de l’élection présidentielle du 14 avril au Venezuela. De l’état de l’économie à celui de la société, il héritera d’un pays mal en point, analyse la politologue Renée Fregosi.

 

Que restera-t-il du chavisme dans quelques années?

 

Pas grand-chose, car Hugo Chavez n’a rien construit de durable. A aucun moment il n’a jeté les bases d’un Etat solide. Dans les bidonvilles, des milliers de médecins cubains assurent des consultations, ce qui soulage indéniablement la population. Mais il s’agit de postes de dispensaires, rien de plus. La lutte contre la pauvreté est aux antipodes de ce qui se pratique au Brésil. Là-bas, les politiques sociales visent l’empowerment (l’émancipation sociale) des plus défavorisés, afin qu’ils s’extraient durablement de leur condition. Au Venezuela, l’Etat pétrolier se contente de distribuer de l’argent, comme les catholiques font la charité à la sortie de l’église. Le chavisme est avant tout un discours. En l’absence du talent oratoire et du charisme hypnotique de son inventeur, les faiblesses du système vont peu à peu apparaître. 

 

Que retenez-vous de positif ?

 

Le populisme enflammé de Hugo Chavez a eu un effet induit: désormais, les classes populaires se sentent directement concernées par la politique. Elles estiment que leur voix compte. C’est surtout vrai pour les femmes, dont la participation au débat public et à la vie des quartiers a considérablement augmenté. Cette prise de conscience avait d’ailleurs commencé à se retourner contre Chavez, en raison du nombre croissant des déçus du chavisme. Demain, elle pourrait se retourner contre son héritier, Nicolas Maduro. 

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