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Le 8 décembre 2012, au cours de sa dernière intervention sur les chaînes de télévision et de radio vénézuéliennes, Hugo Chavez avait placé un dauphin sur orbite. « Ecoutez-moi bien, avait-il dit. Si quelque chose se passe qui fait que je ne peux plus exercer mes fonctions, je vous demande de voter pour Nicolas Maduro comme président de la République bolivarienne du Venezuela. Je vous le demande du fond du cœur. »

 

Hugo Chavez avait mis en avant les qualités de celui qui était alors à ses côtés : un « révolutionnaire à part entière », un « homme avec une grande expérience malgré sa jeunesse » – il a 50 ans. Bref, le mieux à même de poursuivre « le processus chaviste ». C’est ce même homme qui s’était retrouvé en première ligne dès le lendemain du fait du départ d’Hugo Chavez à Cuba. C’est à lui qu’a incombé la charge d’annoncer la nouvelle de la disparition du président réélu en octobre 2012 mais que la maladie avait empêché de prêter serment pour un nouveau mandat le 10 janvier.

« Nicolas Maduro est très à gauche sur l’échiquier politique. Mais il n’est pas sectaire, estime un diplomate colombien. A la différence de certains membres du gouvernement, il sait écouter son interlocuteur et négocier. » Ancien syndicaliste devenu diplomate, Nicolas Maduro connaît les vertus du dialogue et pratique le compromis. Selon l’analyste Ignacio Avalos, il « a un grand mérite : c’est un civil ».

 

Certes, Nicolas Maduro n’a ni le charisme ni les talents oratoires d’Hugo Chavez. »Mais personne ne les a », souligne M. Avalos. Selon son ministre adjoint, Temir Porras, qui a été formé en France, à l’ENA, « Maduro est un politique brillant qui sait tout à la fois se faire apprécier de son entourage et imposer son autorité ». Ses interlocuteurs le disent plus percutant et séduisant en petit comité qu’en public. Pour l’opposition, Nicolas Maduro, fidèle entre les fidèles du chef de l’Etat, n’est que « la voix de son maître ». Jouant sur l’homonymie (maduro en espagnol veutdire « mûr »), les médias latino-américains se sont demandé, dès qu’il a été présenté comme successeur, s’il était prêt pour assumer le pouvoir.

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