La démocratisation du livre numérique n’est pas naturelle : alors que le développement de ce secteur est clairement un enjeu d’avenir, les industries du livre ne sont pas égales selon les pays. Ainsi, alors que la fédération des éditeurs espagnols a fait paraître un bilan montrant que 20.079 ouvrages ont été publiés en version numérique, le Venezuela semble toujours un parent pauvre.
Aucune étude et aucun bilan n’existe pour le pays, permettant de savoir quelle est l’offre actuelle. De même, les éditeurs engagés dans la numérisation de leur fonds ne se font pas particulièrement connaître. On sait simplement que des bibliothèques travaillent à la numérisation des catalogues, et que pour l’heure, le plus grand éditeur du pays, Monte Ávila, dispose d’une cinquantaine de titres à télécharger.
L’institution d’État prévoit d’élargir avec le temps ce catalogue, mais pour leur les textes inédits en numérique ne sont pas légion. Carlos Noguera, président du Monte Ávila, souligne que pour l’heure, les auteurs préfèrent toujours le papier. Et les lecteurs de même – alors que pourtant, le numérique permettrait de réduire les coûts de fabrication et de simplifier la diffusion des oeuvres.
D’ailleurs, Roger Michelena, fondateur de FBLibros, une maison d’édition indépendante, revendique ces avantages connus du livre numérique : la facilité d’accès aux textes, le transport, etc. Sa maison, à ce titre, a déjà commencé à investir dans le domaine numérique.
L’autre problème qui se pose, est une limitation marchande : les plateformes actuelles ne peuvent pas commercialiser de livres numériques, en raison des limitations contractuelles. Mais surtout, le coût d’un lecteur ebook ou d’une tablette est encore difficile à supporter pour un habitant du Venezuela, et il n’existe pas de modèle développé par une société locale.
Dans ce contexte, comme c’est toujours le cas en l’absence d’une offre légale, le piratage est particulièrement redouté. Mariana Libertad Suárez, coordinatrice d’Equinoccio la maison d’édition de l’Université Simón Bolívar, assure qu’il n’y a pourtant aucun risque. Elle met en avant le fait qu’il existe des protections numériques pour les livres numériques et d’autre part, le fait que l’impression ne soit pas exempte elle-même du piratage.
Ce ne serait qu’une question de temps avant que le livre numérique ne voit cependant le jour dans le pays, mais pour l’heure, rien ne vient. (via El Universal)
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