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Personne ne croyait que le gouvernement vénézuélien s’y risquerait en l’absence du président Hugo Chavez, toujours convalescent à Cuba. Vendredi 8 février, pourtant, le ministre de l’économie, Jorge Giordani, a annoncé une dévaluation de 32% du bolivar, la monnaie nationale. Les économistes jugeaient cette dépréciation inévitable, la cinquième depuis que le contrôle des changes a été instauré il y a dix ans.

La mesure devrait permettre de répondre à la dégradation des finances publiques. Creusé par les largesses électorales de 2012, le déficit public atteint désormais 10% du produit intérieur brut (PIB). Au marché noir, le dollar s’échange à 19,5 bolivars, trois fois sa valeur.

 

Dans les magasins, l’inquiétude est perceptible. « C’est de la faute des capitalistes et des spéculateurs », estiment les partisans du président Chavez. Les autres pointent du doigt l’incurie du gouvernement. La dévaluation a été critiquée par l’opposition. « Ils ont dépensé l’argent en campagnes, corruption et cadeaux à l’étranger ! Gouvernement menteur ! », a twitté l’ancien candidat à la présidentielle,Henrique Capriles Radonski.

 

Selon le ministre Giordani, la dévaluation a été décidée par M. Chavez lui-même. »Une façon de faire passer la pilule », soupire, devant les caméras de télévision, un client de supermarché dont le chariot est plein à craquer. « Simple précaution, mercredi tout sera plus cher », explique-t-il.

 

Vendredi, le vice-président Nicolas Maduro a déclaré que M. Chavez, inquiet de la crise économique, demandait à ses compatriotes un « grand effort ». En visite auBrésil, le ministre des relations extérieures, Elias Jaua, a présenté la dévaluation comme une mesure de promotion des exportations, nécessaire pour affronter « le défi de l’intégration au Mercosur ». Le Venezuela est depuis décembre 2012 membre du marché commun sud-américain, qui réunit le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay – provisoirement suspendu.

 

A Caracas, d’aucuns veulent croire que « le gouvernement dévalue aujourd’hui, parce qu’il sait inévitable une nouvelle élection présidentielle ». Une date est même avancée par certains médias : le 31 mars.

 
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