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Pendant quarante ans, la Confédération des travailleurs du Venezuela (CTV) a été dominée par l’Action Démocratique. La structure de la CTV était peu démocratique avec une bureaucratie dirigeante qui collaborait avec le patronat. Les dirigeants syndicaux percevaient les cotisations syndicales des ouvriers en échange de postes de travail, particulièrement dans les secteurs du pétrole et de la construction. « Les syndicalistes se revendiquant d’une orientation démocratique étaient régulièrement licenciés des entreprises et y compris assassinés par les hommes de main de la bureaucratie de la CTV. »

Pour rénover les directions et le syndicalisme, le nouveau gouvernement décide d’un référendum consultatif en 2000. La CTV y est évidemment opposée, arguant d’une violation du droit constitutionnel à la libre association et d’une entrave inacceptable au bon fonctionnement de la démocratie syndicale. Ce qui ne manque pas de piment de la part de la direction de la CTV. L’OIT  est également hostile à ce projet, l’État n’ayant pas à déterminer du fonctionnement interne d’un syndicat. Le référendum a néanmoins lieu le 3 décembre 20003 décembre 2000, avec une faible participation de 23,84 %, le oui obtient 62,02 %. Les élections qui ont lieu permettent à Carlos Ortega de l’emporter, avec 57 % contre 16  % à Aristóbulo Istúriz pour la Fuerza Bolivariana de Trabajadores, le candidat chaviste. Ces élections entachées de fraudes et d’une abstention massive ne résolvent rien. Les résultats annoncés furent rejetés par Daniel Santolo, le président de Commission électorale de la CTV, et n’ont pas été reconnus par la Commission nationale électorale qui supervisait les élections. Cette direction illégitime présidée par Ortega participa directement au coup d’État du 11 avril 2002 contre Chávez.

 

En décembre 2002, la direction de la CTV, de concert avec FEDECAMA-RAS (le syndicat patronal), appela à une « grève générale illimitée » pour abattre le gouvernement. L’élément essentiel de cette « grève » conduite par les cercles dirigeants de l’entreprise pétrolière et non par les travailleurs, consista à saboter la production de PDVSA et l’économie du pays. Un mandat d’arrêt a été lancé contre Carlos Ortega pour sa responsabilité dans les événements.

 

La CTV avait eu un passé prestigieux de luttes, impulsées en 1936 par ses dirigeants liés au Parti communiste, de grèves menées contre les compagnies pétrolières et les dictatures. En 1946, devenue légale avec le retour de la démocratie, elle rassemble le mouvement syndical. Sous la dictature Jimenez, elle est à la pointe du combat contre la dictature. Mais après 1958, elle devient la courroie de transmission du parti social-démocrate AD. A cette époque, chaque parti du pacte de Punto Fijo a sa centrale : le Copei démocrate-chrétien avec la CODESA, le PCV avec la CUTV.

 

Dès lors se pose la question : construire une centrale syndicale alternative ou renverser la direction de l’intérieur ? Des militants chavistes tranchent le dilemme et créent la FBT qui va préfigurer la création d’une nouvelle centrale.

jlcrcfx‘s insight:

Une intéressante synthèse sur l’histoire syndicale récente au Venezuela

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