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Tôt ou tard les systèmes politiques fondés sur le culte de la personnalité et la concentration des pouvoirs aux mains d’un seul homme, un Chef suprême à la fois omniscient et omnipotent, sont confrontés au problème de sa maladie et de sa disparition.

 

La littérature et la presse, notamment celles d’un XXème siècle qui a connu son lot de régimes totalitaires et de chefs d’Etat despotiques, regorgent de références dramatiques aux longues et douloureuses agonies de ce genre de dirigeants.

 

La liste est longue et variée, mais le scénario est toujours plus ou moins le même. On commence par essayer de cacher la maladie le plus longtemps possible, puis une fois que la nouvelle est rendue publique, c’est le mal et le type de traitement qui sont auréolés de mystère. Et c’est seulement à la toute fin, une fois les questions de succession ou de transition résolues, qu’on commence à préparer le peuple à l’imminence de la mort du chef suprême et aux somptueuses funérailles qui lui permettront de rejoindre l’Olympe.

 

Au Venezuela, nous allons bientôt être confrontés à ce genre de situation. Pourtant, certaines composantes sont inédites. D’une part, nous bénéficions d’un cadre institutionnel formellement démocratique qui a clairement défini les dispositions à prendre en cas de départ du Président. Mais d’un autre côté, nous avons un dirigeant charismatique élevé par son propre parti au rang de grand personnage de l’Etat et de chef unique comme dans un régime autoritaire.

 

Chávez n’a pas été un dirigeant exceptionnel. Ni un révolutionnaire radical qui aurait éliminé la propriété privée et imposé une économie d’Etat centralisée. Mais il a réussi en grand prestidigitateur, et c’est là sa principale qualité, à faire croire à ses fidèles partisans que le pays était en train de vivre sa révolution et s’acheminait vers un avenir meilleur. Et c’est sans doute la fin de cette illusion qui laissera le plus grand vide. 

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