Le régime de Hugo Chavez a appelé les Vénézuéliens à manifester à Caracas jeudi, jour prévu pour la prestation de serment du président, dont un retour de dernière minute n’a pas été écarté par le gouvernement près de quatre semaines après son opération d’un cancer à Cuba.
Une « grande manifestation » en soutien au « comandante », hospitalisé depuis le 11 décembre à La Havane, aura lieu « face au palais (présidentiel) de Miraflores pour soutenir massivement notre président » en présence de « nombreux chefs d’Etat de pays amis », a déclaré lundi à la presse le président de l’Assemblée nationale, Diosdado Cabello, numéro trois du régime.
Interrogé pour savoir si M. Chavez pourrait être lui-même présent, M. Cabello a répondu: « Nous n’écartons absolument rien », alors qu’il s’exprimait au côté du vice-président et dauphin désigné de Hugo Chavez, Nicolas Maduro.
Dimanche, le parti du principal opposant de Hugo Chavez, Henrique Capriles, a également appelé ses partisans à descendre dans la rue pour protester contre la continuité envisagée par le gouvernement en cas d’absence de Hugo Chavez le 10 janvier. Cette formation, Primero Justicia, n’a toutefois pas précisé de date ni de lieu pour une manifestation.
Le gouvernement et Nicolas Maduro estiment que le président, réélu le 7 octobre, pourra prêter serment devant le Tribunal suprême de justice dès que sa santé le permettra. M. Maduro considère cette cérémonie comme « une formalité ». Il assure que M. Chavez, qui lui a délégué une partie de ses pouvoirs en son absence, continuera à être président même s’il ne prête pas serment jeudi.
De son côté, l’opposition exige que le président du parlement assume par intérim les fonctions de chef de l’Etat à partir du 10 janvier si Hugo Chavez n’est pas en mesure de prêter serment.
La coalition réunissant la plupart des opposants, la Table de l’unité démocratique (MUD), était réunie depuis dimanche pour s’accorder sur la marche à suivre dans les jours à venir.
L’Eglise vénézuélienne a jugé lundi « moralement inacceptable » d’enfreindre la Constitution pour « réaliser un objectif politique », prenant ainsi position en faveur de l’opposition dans cette polémique.
Si on s’éloigne de la Constitution, « on s’éloigne aussi de l’institution et on tombe dans la lutte pour des parts de pouvoir, dans la violence, dans l’anarchie et l’ingouvernabilité », a averti dans un discours Mgr Diego Padron, président de la Commission épiscopale vénézuélienne (CEV).
M. Cabello a ironisé sur ces déclarations, « imaginant » qu’elles s’adressaient à l’opposition.
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