Les manœuvres navales et les frappes annoncées par les États-Unis près des côtes vénézuéliennes ont brusquement ramené la question d’une intervention militaire au cœur du débat régional. Présentée par la Maison Blanche comme une riposte au narcotrafic, l’offensive est perçue par Caracas et plusieurs capitales sud-américaines comme une menace aux conséquences imprévisibles, d’autant que le discours présidentiel américain Donald Trump s’est récemment décomplexé quant à l’usage de la force.
Sur ordre de Donald Trump, les États-Unis ont envoyé vendredi 24 octobre un porte-avions à Trinité-et-Tobago, pour lutter contre le narcotrafic en Amérique latine. La marine américaine prévoit des exercices dimanche, tout près du Venezuela. Sept navires de guerre ont été déployés dans les Caraïbes, et un dans le Golfe du Mexique, tandis qu’un bombardier B-1B est passé tout près des côtes vénézuéliennes, selon les données de suivi des vols. Un acte que la Maison Blanche dément pour le moment.
Ces manœuvres navales inquiètent les pays de la région au plus haut point, à commencer par le premier intéressé – le régime de Nicolas Maduro. Washington assure en effet viser le gang vénézuélien Tren de Aragua pour l’empêcher d’acheminer de la drogue aux États-Unis.
Le dirigeant vénézuélien, qui tente depuis plusieurs semaines d’apaiser les tensions avec Donald Trump, a de nouveau lancé un appel à la paix, cette fois sur un ton teinté d’ironie : « Oui paix, oui paix, oui paix, pour toujours, paix pour toujours, pas de guerre folle, s’il vous plaît », a-t-il lancé, imitant le phrasé si particulier de son homologue américain, qu’il qualifie de « langage Tarzan », et rappelant que des équipements militaires achetés à la Russie et à la Chine avaient été testés.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le ministre de la Guerre Pete Hegseth annonçait par ailleurs avoir frappé une sixième embarcation de narcotrafiquants présumés en eaux internationales, tuant six personnes et portant le bilan total à au moins 43 morts dans les Caraïbes et le Pacifique.
Source : Venezuela : la crainte d’une intervention militaire des États-Unis fait trembler l’Amérique latine
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