« Je m’engage » : les images de l’appel à l’enrôlement militaire lancé depuis Caracas après l’annonce du déploiement de navires de guerre étatsuniens dans la mer des Caraïbes ont fait le tour du monde et attiré l’attention des médias internationaux. La campagne pour rejoindre les rangs de la « Milice bolivarienne », qui a débuté fin août face aux premiers mouvements de navires de guerre au large des côtes vénézuéliennes, s’est transformée en un système de recrutement permanent, volontaire, et, selon les informations fournies lundi dernier par le président vénézuélien, elle compte déjà 8,2 millions de personnes dans ses rangs, entre réservistes et miliciens.

Mais derrière les photos montrant les files d’attente pour s’engager dans les rues et les casernes de tout le pays, des pêcheurs de la côte aux boulevards de la capitale, il existe toute une doctrine de défense active qu’il convient de connaître au-delà de la caricature à laquelle beaucoup voudraient la réduire. Loin d’être une organisation déstructurée ou improvisée, comme la décrivent ses détracteurs, la milice est un corps institutionnalisé et consolidé qui répond à une idée, à une doctrine militaire et politique sur la manière de défendre une nation en temps de guerre et de se préparer en temps de paix. Tous les États dotés d’une armée ont des doctrines militaires, et si en Occident celles-ci sont généralement considérées comme relevant d’une logique technique ou stratégique apparente, sous une neutralité trompeuse, il serait fallacieux de supposer que derrière chacune d’elles ne se cache pas une vision politique et idéologique. Dans le cas du Venezuela, cette deuxième idée – la vision politique d’un peuple à qui on donne les armes pour qu’il puisse se défendre – est clairement exposée.

Source : « Je m’engage » — Qu’est-ce que la milice citoyenne qui se mobilise au Venezuela ? |


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