Est-on désormais sorti de la « guerre hybride » – ce type de conflit en « zone grise » qui déstabilise un pays par l’étranglement économique, les cyber-attaques, les intrusions de groupes mercenaires, le sabotage d’infrastructures, l’ingérence électorale et moult autres outils, à commencer par la désinformation ? La pression de Washington sur Caracas atteint un sommet inégalé jusque-là. En déployant depuis deux mois une imposante flotte navale dans les Caraïbes, face aux côtes de la République bolivarienne du Venezuela, le Pentagone est allé jusqu’à annoncer la mobilisation du « Gerald R. Ford », le plus monumental de ses porte-avions.

Qui, devant un arsenal aussi disproportionné, peut croire à la fable de la campagne contre le trafic de drogue ? Quelle que soit la forme de son dénouement, l’opération ne poursuit qu’un seul objectif : un « changement de régime » au Venezuela ; le renversement ou l’élimination de Nicolás Maduro, rebaptisé « narco-dictateur » par Donald Trump. C’est un processus progressif, mais chaque pas semble irréversible. « La prochaine étape, c’est l’opération terrestre », a menacé le despote étatsunien, alors que la destruction en mer d’une quinzaine d’embarcations – pour un solde de l’ordre de 75 morts – était en cours, sans que ne soit apportée aucune preuve tangible de leur implication dans le « narcotrafic ». Ce qui, de toute façon, n’octroierait aucun droit de vie ou de mort à quiconque sur ces éventuels délinquants.

Source : Être communiste au Venezuela, par Maurice Lemoine |


En savoir plus sur veneSCOPE

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.