Scénario n° 1 : l’option Brother Sam. En 1964, les États-Unis ont déployé plusieurs navires de guerre au large des côtes brésiliennes. Leur présence a encouragé le général Humberto de Alencar Castelo Branco, chef d’état-major de l’armée, et ses alliés à organiser un coup d’État qui a marqué le début d’une dictature de vingt et un ans, avec son cortège d’exils, de tortures et de disparitions. Mais le Venezuela est un terrain différent. Au cours de son premier mandat, Chávez a coupé les liens avec la School of Americas – école contre-insurrectionnelle des États-Unis, renforcé l’éducation politique dans les académies militaires, et ancré la formation des officiers dans l’Union Civico-Militaire et la défense de la Constitution de 1999. Il est donc peu probable qu’une figure à la Castelo Branco vienne à la rescousse de Washington.
Scénario n° 2 : l’option Panama. En 1989, les États-Unis ont bombardé Panama City, massacrant des milliers d’habitant(e)s des quartiers populaires, et envoyé des troupes d’opérations spéciales pour capturer Manuel Noriega, le chef militaire du Panama, et l’emmener dans une prison des États-Unis, tandis que des politiciens soutenus par les États-Unis prenaient le contrôle du pays. Une telle opération serait plus difficile à reproduire au Venezuela : son armée est beaucoup plus forte, entraînée pour des conflits asymétriques prolongés, et le pays dispose de systèmes de défense aérienne sophistiqués (notamment les systèmes sol-air russes S-300VM et Buk-M2E). Toute campagne aérienne des États-Unis se heurterait à une défense soutenue, ce qui rendrait probable la perte d’avions, une perte de prestige majeure que Washington ne serait pas prêt à risquer.
En savoir plus sur veneSCOPE
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

