Le scrutin au Venezuela est très attendu et son issue est plus qu’incertaine. Les sondages indépendants donnent l’opposition – qui avait boycotté le scrutin de 2018 – largement gagnante. Face à son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, le président sortant Nicolas Maduro brigue un troisième mandat, agitant le spectre de la guerre civile s’il n’est pas réélu. Après onze ans au pouvoir, celui qui n’a cessé de museler ses rivaux ne semble pas prêt à lâcher les rênes du pays.
Alors qu’il avait évoqué un possible « bain de sang dans une guerre civile fratricide provoquée par les fascistes » en cas de défaite, le président sortant semble avoir changé de ton et a assuré qu’il fera « respecter » les résultats des urnes. « Je reconnais et je reconnaîtrai l’arbitre électoral, les communiqués officiels et je les ferai respecter, a déclaré Nicolas Maduro juste après avoir voté dimanche matin à Caracas. Je demande aux dix candidats à la présidence (…) de respecter, de faire respecter et de déclarer publiquement qu’ils respecteront le communiqué officiel du Conseil national électoral. »
La propagande chaviste a déployé les gros moyens pour masquer l’impopularité de son candidat. Nicolas Maduro était partout et enchaînait des interviews. Sur TikTok, on l’a vu danser sur scène. Il y a quelques jours, des dizaines de drones sont montés dans le ciel nocturne de Maracaibo, la capitale pétrolière souvent privée d’électricité, pour dessiner le visage du président. Ils ont ensuite représenté un coq, symbole de campagne du président, puis des images de l’ancien président Hugo Chávez.
À 61 ans, Nicolas Maduro joue sa survie politique, mais cet ancien chauffeur de bus sait faire preuve de résilience. Il s’est imposé face à ses rivaux internes et a survécu aux manifestations monstres qui ont suivi sa réélection contestée de 2018. Le président chaviste a dû faire face aussi à une crise économique sans précédent qui a poussé des millions de Vénézuéliens à l’exil.Il a également été obligé de couper dans les programmes sociaux et a autorisé la dollarisation du pays, deux décisions qui ont en réalité aggravé les inégalités. Si on croit les sondages, les Vénézuéliens ne souhaitent pas renouveler leur confiance dans un gouvernement qu’ils jugent responsable de la situation actuelle.
En savoir plus sur veneSCOPE
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

