Au Venezuela et après plusieurs rebondissements, la coalition d’opposition a finalement réussi à enregistrer un candidat pour la présidentielle du 28 juillet : l’ancien ambassadeur et politologue Edmundo Gonzales Urrutia. Les candidats ne pouvaient s’inscrire que jusqu’à ce lundi 25 mars à minuit, mais le Conseil national électoral lui a accordé un délai. L’opposition accuse le président Maduro de choisir ses rivaux à la course à la présidentielle.
Il faut dire que celle qui devait être la candidate de l’opposition au Venezuela, l’universitaire Corina Yoris, n’est pas parvenue à s’inscrire dans les temps : elle a expliqué ne pas avoir pu accéder au site internet du CNE ou à ses locaux, le CNE étant souvent accusé d’être aux ordres du pouvoir chaviste.Mais Corina Yoris n’était elle-même qu’un second choix, mise en avant, il y a quelques jours par celle qui avait remporté la primaire de l’opposition en octobre dernier, Maria Corina Machado. Sa large victoire laissait penser qu’elle pourrait, lors de la présidentielle, rallier derrière elle une opposition vénézuélienne souvent divisée. Mais à la mi-mars, elle était déclarée inéligible, après que le pouvoir l’a accusé de corruption et de soutenir une invasion étrangère, ce qu’elle a toujours nié.
Après le refus de sa candidature, l’échec de Corina Yoris à s’inscrire, et finalement l’inscription après la date limite d’Edmundo Gonzales Urrutia, Maria Corina Machado a accusé le président – et candidat à sa réélection – Nicolas Maduro d’avoir « choisi » ses rivaux. Elle a aussi pris ses distances avec la candidature à la dernière minute – annoncée par le CNE lundi à 23h58 – d’un autre candidat, le centriste Manuel Rosales. Ce vieux routier de la politique est loin de faire l’unanimité dans l’opposition, qui lui reproche ses contacts réguliers avec Nicolas Maduro depuis qu’il est redevenu gouverneur en 2021.
Le Brésil, la Colombie et les États-Unis ont fait part ce mardi de leur « préoccupation », et l’Uruguay, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a estimé que le pays se « consolidait en tant que dictature ». « Nous regrettons tout développement susceptible d’entraver les garanties électorales », a déclaré pour sa part le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, tout en appelant la communauté internationale à « continuer à s’engager avec les parties en faveur d’une feuille de route négociée ».
De fait, l’histoire n’est peut-être pas terminée : l’opposition et certains analystes estiment qu’en cas de négociations fructueuses entre le pouvoir et l’opposition, l’actuel candidat Edmundo Gonzales Urrutia pourrait encore être remplacé par Maria Corina Machado, Corina Yoris ou un autre.
Source : Venezuela: Nicolas Maduro «choisit ses rivaux» pour la présidentielle, dénonce l’opposition
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