Au Venezuela, le compromis trouvé entre le pouvoir et l’opposition après deux ans de tractations, avec levée des sanctions américaines à la clé, est en danger. La Cour suprême vénézuélienne se refuse de valider les résultats de la primaire de la plate-forme d’opposition, remportée haut la main (92 %) le 22 octobre par Maria Corina Machado. Il est étonnant de voir la Cour mettre en cause une consultation organisée par un parti politique sans le concours de la commission électorale, mais la justice est notoirement aux ordres de l’exécutif dirigé par Nicolas Maduro.

Pour faire bonne mesure, la Cour suprême a lancé une enquête pour fraude et réaffirmé l’inéligibilité pour quinze ans de Maria Corina Machado pour une affaire de corruption qu’elle juge politiquement motivée. La justice vénézuélienne exige en outre tous les documents de la primaire, y compris les registres de vote, que l’opposition ne veut pas dévoiler afin de protéger l’identité des votants et éviter des représailles du pouvoir à leur encontre.

Cette suspension d’une primaire qui a mobilisé 4,2 millions d’électeurs, un chiffre spectaculaire pour un pays de 28 millions d’habitants, fait douter de la sincérité du pouvoir et menace l’accord entre le régime et l’opposition signé sous médiation de la Barbade, le 17 octobre. Cet accord prévoit une élection présidentielle au second semestre 2024 en présence d’observateurs internationaux. La dernière présidentielle, en 2018, avait été marquée par des arrestations et fraudes massives avant le scrutin qui avaient poussé l’opposition à le boycotter.

Source : Le Venezuela retombe dans l’impasse politique | Les Echos


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