Une page se tourne pour Nicolas Maduro. « Aux États-Unis d’Amérique, je dis : tournons la page, reconstruisons une relation de respect et de coopération », a martelé le président vénézuélien après l’annonce de l’allègement des sanctions américaines contre Caracas.

Mais en réalité, depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, et surtout l’invasion russe de l’Ukraine, des accords permettaient déjà au Venezuela d’exporter une petite partie de sa production de pétrole aux États-Unis, rappelle le chercheur Thomas Posado : « La guerre en Ukraine et la volonté des États-Unis de trouver un fournisseur qui remplace une partie du pétrole russe ont réellement changé la donne. »

l faudra cependant beaucoup de temps au Venezuela pour retrouver ses capacités de production d’avant 2015. Rappelons que ce pays détient les plus grandes réserves pétrolières prouvées au monde. Mais ses infrastructures pétrolières souffrent du manque d’investissement et d’entretien, et le personnel qualifié a fui à l’étranger la crise économique.

Pour le spécialiste Pierre Terzian, cela va surtout permettre au Venezuela de vendre son pétrole à meilleur prix : « Le Venezuela est obligé de vendre du pétrole à la Chine, parce qu’il a une dette énorme à éponger. Ça ne changera pas, ça continuera. En revanche, les rabais que les Vénézuéliens étaient obligés de pratiquer sur le marché international, parce que leur pétrole était frappé de sanctions, vont sans douter diminuer fortement, peut-être même disparaître. »

Les deux spécialistes n’imaginent pas pour autant de changement d’alliance géopolitique et stratégique, surtout pas à un an d’une présidentielle aux États-Unis et au Venezuela.

Source : Venezuela: ce que l’allègement des sanctions américaines va changer sur la production de pétrole


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