Entre les voitures et les gaz d’échappement, William Goitia agite un éventail de billets de loterie qu’il vend aux automobilistes de Caracas. Le gros lot : un demi-million de dollars, un rêve en billets verts pour de nombreux Vénézuéliens en ces temps de crise et d’hyperinflation.
« Ça se vend très bien », jubile ce graphiste de 55 ans, qui a commencé à travailler comme crieur de loterie il y a six mois. Disparues en raison de l’hyperinflation en monnaie locale, les loteries renaissent dans ce pays secoué par une crise qui a vu le PIB se comprimer de 80 % entre 2013 et 2021. Mais, avec la dollarisation de l’économie, au moins trois grandes loteries ont refait leur apparition ces 18 derniers mois.
Jouer à la loterie fait partie de l’ADN des Vénézuéliens et, pendant des décennies, les loteries ont distribué des millions de dollars… mais en bolivares. Même le président Hugo Chavez qui avait interdit les casinos et les maisons de bingo en 2011, n’avait pas osé toucher aux loteries. Face à la crise, son successeur et dauphin désigné, Nicolas Maduro a dû se résoudre à accepter le billet vert tant honni dans l’économie pour éviter l’implosion totale du pays.
Conséquence : offrir des lots en dollars n’est plus tabou, et les loteries peuvent désormais fructifier.
Source : Les rêves de gros lots en dollars font tourner les têtes au Venezuela
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