Au matin du 18 août 2018, Ana* a entendu des feux d’artifice et l’écho d’un portugais inintelligible provenant d’un haut-parleur. « Est-ce qu’ils vont organiser une fête ? » s’est-elle demandé. Elle se trouvait à côté de la bâche sous laquelle, elle et son mari Luis* et leur fille de 11 ans, Lucia*, dormaient à Pacaraima, une ville brésilienne d’environ 12.000 personnes à la frontière vénézuélienne.

Même en vivant dans la rue au Brésil, pays où ils ont demandé l’asile, Ana et Luis nous ont déclaré qu’ils y étaient mieux lotis que dans leur ville natale de Cumaná, une ville côtière du Venezuela, située à 1.200 kilomètres de là. À Cumaná, ils avaient si peu de nourriture qu’à plusieurs reprises, Lucia s’était évanouie à l’école, torturée par la faim. Ils ont donc vendu toutes leurs possessions discrètement et ont quitté leur emploi dans une entreprise publique. Ils racontent avoir vu comment des agents du gouvernement inscrivaient des personnes sur une liste noire parce qu’ils s’opposaient au président Nicolás Maduro. Ils craignent de faire l’objet de persécutions pour avoir quitté leur emploi s’ils retournaient un jour au Venezuela, mais ils estiment ne pas avoir eu d’autre choix.

Source : Les doubles victimes de la crise au Venezuela | Human Rights Watch


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